Monsieur le Président,
J’ai bien pris connaissance de votre lettre ouverte du 7 mars aux candidats à la présidence de la République par laquelle vous appelez de vos vœux une réforme de la mutualité qui ne soit inspirée que par le souci de l’égal accès aux soins de tous les Français.
Il est exact que des reproches ont pu être fait à certaines mutuelles au regard de leurs dépenses de communication, semblant accréditer l’idée d’une concurrence malsaine entre organismes dont la raison être est la recherche du bien commun et non le profit par la mise en concurrence.
Par ailleurs, un grand nombre de nos concitoyens ont pu être choqués de l’instauration de ces réseaux de soins qui portaient atteinte au libre-choix du praticien par le patient et les contraignaient, sous peine de moindre remboursement, à s’adresser aux officines choisies par les mutuelles.
On a pu, à cet égard, craindre que le réseau mutualiste s’inspire progressivement de méthodes commerciales ultralibérales basées sur le niveau de cotisation des adhérents et non sur la solidarité qui est au fondement de l’organisation de notre système de protection sociale.
Au demeurant, je reste pour ma part attaché et à la sécurité sociale telle qu’issue de 1945 et aux mutuelles complémentaires qui servent de complément à ce premier filet fondamental. A l’heure où notre société est confrontée au défi du grand âge et à l’augmentation des situations de dépendance, il est primordial que les complémentaires santé participent, comme tous les acteurs de la santé publique, à la mise en place d’une juste solidarité entre les générations.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Nicolas DUPONT-AIGNAN