Nous revoici partis pour un nouveau quinquennat durant lequel il va falloir aller au bout des promesses de campagne.
Après le renoncement d’Emmanuel Macron en ce qui concerne la « Grande Sécurité Sociale », l’heure est pour autant venue de procéder à de grandes réformes tant au niveau de la santé que de son accès et plus particulièrement la complémentaire santé.
Parmi les propositions portées en cette toute fin de campagne, le président a mis en avant des mesures pour l’accès aux soins, pour certaines maintes fois débattues.
Révélées par Les Echos, les dernières propositions du candidat-président en matière de santé tendent à poursuivre et amplifier des mesures prises au cours du quinquennat. Emmanuel Macron a promis de « systématiser » le tiers payant, reprenant l’idée autrefois portée par la ministre de la santé Marisol Touraine, mais repoussée par les médecins en raison de sa complexité (et de l’incertitude du recouvrement)… Mais qui avait finalement abouti au tiers payant sur le 100 % santé. « La solution consisterait à confier un rôle d’intermédiaire financier à l’Assurance maladie, qui paierait les médecins, puis recouvrerait les fonds auprès des assureurs », indique le Journal international de médecine, informé par le Dr François Braun, référent santé d’Emmanuel Macron. Considérant les montants en jeu en audioprothèse, une telle disposition serait un puissant levier d’encouragement à l’appareillage. Mais, comme déjà souvent évoqué, il faudrait que le mécanisme tout comme les solutions numériques soient suffisamment efficients et simples pour que les professionnels puissent se les approprier. Deux organisations professionnelles ont déjà fait savoir leur scepticisme, pour l’une, et leur refus de « tout tiers payant généralisé obligatoire », pour l’autre.
Cette promesse du tiers payant généralisé préfinancé par la sécurité sociale ne va pas finir de faire couler de l’encre, cette réforme va principalement impacter les professionnels de santé qui depuis de nombreuses années militent pour ne pas s’engager dans cette voie. En effet nombre d’entre eux vont devoir justifier directement de leurs dépassements d’honoraires auprès de leurs patients qui devront leur en régler le seul montant directement, le régime obligatoire ne prenant en charge que 100% de la base de remboursement. Une inconnue persiste en ce qui concerne les dépassements pris en charge partiellement ou totalement par les mutuelles santé, il est fort à parier dans ces cas de figure que le patient se verra remboursé à postériori par sa complémentaire. Cette pratique va mettre en évidence certaines pratiques abusives de certains spécialistes et cliniques privées; la patientèle pourra dès lors faire un choix éclairé et mettre en concurrence ces professionnels de santé, espérons que la loi obligera ces spécialistes à établir des devis détaillés avant toute consultation ou réalisation d’acte.
Par ailleurs, Emmanuel Macron défend la réforme 100 % santé comme l’une des réussites de son mandat. Et, toujours selon les Echos, il envisage d’en étendre le principe à l’orthodontie.
Pour lutter contre les déserts médicaux, le Président veut changer les conditions de travail des soignants, avec de grands moyens décidés nationalement et déployés en parapluie : « dans chaque territoire, les élus avec les médecins, les pharmaciens, les infirmiers, les autres professions paramédicales, comme les kinés et autres, et les associations de patients décideront de manière très concrète » . Emmanuel Macron veut développer les postes d’assistants médicaux – déjà envisagés au cours du mandat écoulé, notamment dans les territoires sous-dotés pour récupérer du temps de travail médical, mais aussi continuer à promouvoir la télémédecine. Il entend également obliger les étudiants en médecine à effectuer des stages dans les secteurs en mal de médecins.
Le président réaffirme enfin l’importance de la prévention à ses yeux en annonçant vouloir instaurer des bilans de santé gratuits à 25, 45 et 60 ans.
Nous continuerons parallèlement à réclamer le retour à l’égalité fiscale vis à vis des cotisations de complémentaires santé en faveur des inactifs ainsi que l’encadrement des frais de gestion et de commercialisation des contrats d’assurance santé, notre volonté étant qu’un minimum de 85% des cotisations soit exclusivement consacré au seul remboursement des soins.
Chacun va de ses arguments sans véritable clarté dans les chiffres et les comparaisons avec nos voisins européens. Afin de vous permettre de juger par vous même de la qualité de notre système je vous joins ci-dessous l’infographie publiée par La Voix du Nord du 23 mars dernier qui reprend tous les grands sujets en chiffres.
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