A force de tiers payant nous n’avons plus aucune notion du coût réel de nos soins et de ce qui est pris en charge par le régime obligatoire et les mutuelles, un article du journal « Capital » nous permet d’y voir plus clair bien que les chiffres de référence datent de 2017
Savez-vous vraiment combien coûte un passage à l’hôpital ou une analyse sanguine réalisée en laboratoire ? Difficile à répondre à cette inconnue lorsque vous n’avez rien à avancer. La France est le pays où les dépenses laissées à la charge des ménages sont les plus faibles : 7% du montant selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). La Drees a mis en ligne depuis le 15 décembre une vaste base de données portant sur les dépenses de santé et les « reste à charge » des patients en 2017.
On apprend ainsi qu’en 2017, plus de 90% des Français ont eu recours au moins une fois à des soins remboursables, pour une dépense annuelle moyenne de 2.700 euros. On apprend également que 10% des patients concentrent deux tiers des dépenses de santé totales. Ceci peut s’expliquer par les différents profils des patients : l’âge, l’état de santé – et notamment les affections longues durée (ALD) – et le genre sont des paramètres qui peuvent peser lourd dans la balance.
En 2017, le poste de médecin généraliste représente 4,6 % des dépenses de santé, un taux de recours de la population de référence de 83 %, une dépense annuelle moyenne par consommant de 143 euros, et les 10 % qui consomment le plus ont une dépense moyenne pesant pour 32 % dans les dépenses totales de ce poste.
En 2017, la dépense moyenne des patients pour des soins hospitaliers s’élevait à 4.431 euros. Une somme à relativiser car tous âges, genre et état de santé confondus, les sommes dépensées à l’hôpital en une année varient d’une cinquantaine d’euros à… près de 30.000 euros. La Drees souligne que les 10% des patients qui consomment le plus de soins ont une dépense moyenne pesant pour 67% dans les dépenses totales à l’hôpital.
Le reste à charge augmente avec l’âge
Les dépenses de santé à l’hôpital augmentent notamment avec l’âge. C’est le cas à l’hôpital, chez le kinésithérapeute ou encore pour les consultations en cabinet d’ophtalmologie. En 2017 les plus de 80 ans avaient un reste à charge moyen annuel de 124,86 euros pour leurs séances de kinésithérapie, de 58,88 euros pour leur rendez-vous chez l’ophtalmologue, ou encore 89 euros pour les soins infirmiers.
Attention, cela ne signifie pas pour autant que les patients ont du s’acquitter de ces sommes une partie de ces montants ayant pu être prise en charge par la complémentaire santé. À l’hôpital par exemple, les plus de 80 ans, qui y ont dépensé en moyenne 9.010 euros durant l’année 2017, ont un reste à charge annuel moyen de 588,19 euros. Ces derniers sont, en moyenne, remboursés à hauteur de 510 euros par leur mutuelle. Ainsi, il leur resterait moins de 80 euros à régler eux-mêmes à l’année.
Encore une fois, il faut prendre ces moyennes avec des pincettes. Car les 10% des plus de 80 ans qui dépensent le plus à l’hôpital ont payé, en moyenne 42.457 euros en 2017. La Sécu leur a remboursé 40.490 euros et les complémentaires santé ont pris en charge 1.784 euros. Soit un reste à charge final de 216 euros. Quant aux 10% des personnes âgées de plus de 80 ans qui dépensent le moins, elles ont payé en moyenne 95 euros à l’hôpital dans l’année. L’Assurance maladie a pris en charge 91 euros et la mutuelle 3 euros. Il ne restait donc, en moyenne, plus qu’un euro à la charge de ces patients dont les dépenses de santé sont les plus faibles.
En psychiatrie en revanche, ce sont les tranches d’âge les plus jeunes qui dépensent le plus. Leur reste à charge après le remboursement de la Sécu est alors plus élevé. En moyenne 417 euros à l’année chez les trentenaires. Mais après la prise en charge de la Sécu, il ne leur reste plus que 157 euros à payer, dont 72 euros sont pris en charge par la complémentaire santé.
Médicaments, hôpital… des frais encore élevés pour les ALD
Enfin, si vous êtes peut-être reconnus par l’Assurance maladie comme étant porteur d’une affection longue durée (ALD), vous bénéficiez d’une meilleure prise en charge – parfois totale – de vos frais médicaux par la Sécu.
Mais cela n’empêche pas d’avoir des « reste à charge » plus conséquents que les autres patients sur certains postes de dépenses. Comme pour les médicaments achetés en pharmacie en 2017, après le remboursement de la Sécu, les patients en ALD avaient encore, en moyenne, 134 euros à régler à l’année contre seulement 67 euros pour les patients sans ALD. À l’hôpital, les patients atteints d’une maladie chronique ou d’un cancer avaient encore 357 euros à régler à l’année après le remboursement de la Sécu, contre 189 euros pour les patients sans ALD. Ils peuvent néanmoins compter sur leur mutuelle pour la quasi-totalité des frais restant à leur charge en pharmacie et en moyenne 280 euros à l’hôpital.
Ce constat risque fort de se retrouver bouleversé avec la mise en place du reste à charge zéro, en effet si pour les français vont avoir une prise en charge totale du coût des formules du 100% santé ce sont les complémentaires santé qui vont supporter la majorité de ces dépenses ce qui va entraîner un déséquilibre certain de l’équilibre cotisations prestations ce qui aura pour conséquence de fortes augmentations des tarifs à moins que ces OCAM revoient leurs marges de gestion et commerciales et ainsi augmentent le taux de redistribution à leurs adhérents.
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